dimanche 25 avril 2010

Je me fais arnaquer par Hertz et je mange une pizza avec le consul français de Sofia

Oui, je sais, vous avez attendu, pabieng, toussa. Mais j'ai une excuse, que je vous exposerais plus tard. Pour l'instant, passons aux choses sérieuses, le premier billet!

Allez, visite guidée. C'est ma tournée
.

Tout en haut de la page, vous pouvez admirer le magnifique header du site, dessiné par mes petites mimines. Juste en dessous, vous pouvez voir les différentes pages du blog. Elles ne sont pour l'instant pas bien nombreuses, mais elles se multiplieront bientôt (ça se reproduit presque aussi vite que des lapins, ces bestioles).Passons maintenant au corps du site. Le cadre blanc regroupe tous les messages que je désirerais vous faire passer. Ils se ront forts variés : des coups de gueules aux insultes (parce que vous le valez bien... *hum*), et tout plein tout plein de conneries. Et en bonus, je vous offre même :

* la date à laquelle j'ai posté mon billet au dessus dudit billet,
* le titre dudit billet en dessous de la date à laquelle j'ai posté ledit billet,
* ledit billet,
* la possibilité de répondre audit billet,
* les tags qui décrivent brièvement ledit billet.

Elle est pas belle la vie? Mais ce n'est pas tout, non madame, il y a même un menu sur la droite de la page! Ohlala, que c'est bien pensé. Dans ce menu, vous trouverez un bidule pour chercher mes billets, un truc qui vous montre mes vieux billets, les derniers commentaires que vous m'avez laissé, et des sites plutôt pas mal, même si ils ne sont pas à la hauteur de mon blog.

Je finirais cette visite en rappelant que l'issue de secours se situe tout en haut à droite de votre écran. Et enfin, je vous signale que je ne raconterais pas ma vie sur ce blog. Donc non, vous ne saurez pas si j'ai mangé une pomme hier, de quelle couleur elle était, ni si je l'ai trouvé bonne. Et de toute façon, j'aime pas les pommes. Mais bon, vu que je suis un peu narcissique, ce qui est certainement mon seul défaut, d'ailleurs, il se peut que je vante tout de même mes mérites.

Les formalités étant réglées, revenons-en au titre du billet. Non, il ne s'agit pas d'une partie de Kamoulox. C'était une manière sympathique et fort peu explicite que j'avais trouvé pour introduire le premier vrai billet du blog, qui se trouve également être à la fois la raison de mon retard et une histoire rocambolesque, hallucinante, littéralement incroyable, et pourtant on ne peut plus vraie (j'y étais, hein...).

Oh, je sens votre curiosité salement piquée. Vous avez hâte de lire mon récit. Mais chaque chose en son temps, voulez-vous. Dans le fond, fermez votre bouche, asseyez-vous, et ARRÊTEZ D'ESSUYER LA MERDE DE VOS CHAUSSURES SUR MON TAPIS TOUT NEUF, BOURDEYL!

Bon. Commençons. J'ai passé mes vacances en Turquie. C'étaient de très bonnes vacances. Mais, pour s'assurer que les gens qui vivent dans des grottes soient au courant (car oui, ces gens existent, et je suis sérieux), un volcan a eu la merveilleuse idée de vomir un magnifique nuage de cendre pour paralyser les transports aériens européens. Et là, c'est le drame, des milliers de sympathiques touristes (dont moi, Ô rage, Ô désespoir, Ô que je ne pourrais pas aller en cours, pauvre de moi) se retrouvent coincés dans d'autres pays. C'est un drame! Et les agences de voyage qui glandent sans proposer de solution derrière! J'étais complètement désemparé. Heureusement, le consulat français de Turquie est volé au secours des braves français retenus prisonniers dans son pays (c'est pas comme si ils nous avaient foutu dehors, tout le monde aime les français) en mettant à notre disposition des bus qui vont traverser l'Europe jusqu'à Paris. Ni une ni deux, je saute dans le premier et je me prépare à faire les 30 heures de voyage annoncée par l'agence responsable de ce périple : Hertz. Retenez bien ce nom, ça pourrait vous sauver la vie.

4 bus étaient prévu ce soir là. Nous prenons donc notre ticket. Première surprise, l'agence ne veut pas que nous payions par carte de crédit et insiste pour qu'on paye cash. Devant notre réticence, ils ajoutent que nous avons des taxes à payer si on règle par carte et qu'il était, par conséquent, plus avantageux pour nous de payer avec du vrai argent bien réel, qu'on peut par exemple mettre dans sa poche discrètement sans en informer ses supérieurs hiérarchiques, sans vouloir accuser quoi que ce soit. Nous finissons par céder, car notre France nous manquait beaucoup.

Puis vient le temps de monter à bord du bus, et c'est à partir de là que je commencerais à faire un récit chronologique des évènements. Vous allez voir, c'est long, mais ça vaut sa taille en cacahuètes, vous ne serez pas déçus.

(note : les heures écrites ci-dessous sont les heures françaises, ne prenant donc pas en compte le décalage horaire de Turquie)


Jour 1
19h48 - Appel des passagers. Les agents de Hertz ne parlent, naturellement, pas français, ce qui fut fort pratique niveau compréhension. Une fois ceci fait, on monte dans le bus et on attend le départ, prévu à 20h.
21h00 - On est toujours pas parti, des policiers nous retardent. Ils veulent une liste des passagers pour s'assurer que le car ne sera pas abandonné en cours de route par les chauffeurs, ou quelque chose comme ça.
21h37 - Le voyage commence, avec quand même 1h30 de retard. Départ de l'aéroport d'Istanbul.

Jour 2
01h26 - Premier arrêt, pause pipi, et changement de chauffeurs à quelques kilomètres de la frontière bulgare.
02h03 - Les chauffeurs ne sont pas revenus.
02h46 - Les chauffeurs ne sont toujours pas revenus.
03h19 - Les chauffeurs nous ont visiblement laissés en rade totale devant un hôtel turc, loin de l'aéroport d'où nous sommes partis. Chic alors, heureusement que les policiers avaient pris des précautions.
06h27 - Après nombre de coups de fils de la part des passagers excédés, des renforts arrivent. On se rend compte que notre car n'a pas les papiers pour passer la frontière. On nous fait donc monter dans un car de 46 places. Problème, nous sommes 54. Mécontentement général.
06h42 - Les renforts s'en vont, sans nous.
07h15 - Par on ne sait quel miracle, on a trouvé un nouveau chauffeur. Retour à Istanbul.
07h31 - Arrêt à une station service d'Edirne.
08h37 - Le chauffeur ne veut pas repartir. Le consul français honoraire d'Istanbul vient nous chercher.
08h50 - Grâce à une journaliste française dans la même galère que nous, Anne Nivat, nous joignons l'ambassadeur français de Turquie. Le chauffeur refuse toujours de nous ramener à Istanbul. La station service veut qu'on dégage. Options envisageables : suicide collectif, prise d'otage, appeler Sarkozy, la réponse D.
09h01 - Le chauffeur n'a toujours pas pris d'essence et refuse toujours de nous conduire à Istanbul.
09h10 - On s'énerve. Anne Nivat, qui se trouve être la femme de Jean-Jacques Bourdin, l'animateur de l'émission radio Bourdin & co, fait un direct sur cette même émission pour exposer la situation, par dépit. On nous informe que les 3 autres bus ont atteint Bucarest.
10h08 - Arrivée du consul honoraire.
10h46 - On est pas plus avancés.
11h15 - Arrivée du boss de Hertz Turquie. Début des négociations.
11h39 - Arrivée du consul français d'Istanbul en personne. Mobilisation des réseaux politiques étrangers. Petite engueulade comme quoi on aurait pas dû prévenir les médias. Mais bon.
12h07 - On change de bus pour entrer en Bulgarie. On nous promet un bus super-top moumoute après la frontière bulgare. On veut prendre le boss de Hertz en otage pour s'assurer que tout ira bien, mais il a pas son visa, donc il n'a pas pu venir, à sa grande tristesse. Une partie du groupe décide de rentrer à Istanbul. Les autres partent pour la Bulgarie, escortés par le Consul, le Consul honoraire et son garde du corps.
12h55 - Annonce d'une dépêche AFP (dans le jargon journalistique, partout dans le monde. Merci Anne) : "54 touristes français bloqués en Turquie".
12h38 - Arrivée en Bulgarie, on passe la douane.
12h45 - Nous apprenons, par le biais d'un autre journaliste du bus, que nous somme devenus les 54 galériens les plus populaires du moment. Merci Anne.
13h08 - Un représentant du consulat inspecte vite fait le bus super-top moumoute qu'on nous avait promis.
13h45 - Frontière bulgare franchie. Arrêt à une station service, assez rustique. Bouffe locale dégueulasse.
15h02 - Changement de bus avec le bus super-top moumoute. On arrive pas à démarrer.
15h23 - On ne peut pas dépasser les 30 km/h. Il pleut.
15h25 - On a réussi à mettre la clim en route.
15h36 - La clim a grillé.
15h43 - on remarque une fumée suspecte qui s'échappe de par-terre. On appelle le consul.
15h49 - Diagnostique : le turbo nous a lâché. On reprend donc la route toujours à 30 km/h, mais en surveillant la fumée.
17h28 - Arrêt à une station service pour troquer notre bus super-top pas moumoute contre un nouveau bus. Les chauffeurs sont bulgares et super sympas, même si ils ne parlent que le Russe.
18h00 - rencontre prévue avec le consul français de Sofia et l'ambassadeur français.
18h11 - "Ouah la vache il est bien ce bus", s'exclame Anne.
18h16 - On apprend que Hertz n'a pas prévu d'argent pour les péages.
19h57 - Arrivée à Sofia. On assiste à un joli feu d'artifice.
20h01 - Arrêt à la cathédrale de Sofia pour rencontrer le consul français de Sofia (à qui j'ai serré la main-euh, nananèèèreuh) et l'ambassadeur.
20h12 - Le consul nous invite à manger des pizzas (très bonnes, au passage)
20h44 - On va recevoir 40€ chacun.
21h11 - On décolle.
21h23 - Pause pipi. Les chauffeurs achètent du RedBull, pour tenir le coup. Analyse de la stratégie de conduite bulgare : en France, quand on est deux, l'un conduit pendant que l'autre se repose. En Bulgarie, l'un conduit pendant que l'autre le maintient éveillé.
22h42 - Passage de la frontière Serbe.

Jour 3
00h00 - Arrivée en Serbie.
00h06 - Pause pipi.
08h12 - distribution des sous. Mais y'a pas 40€ par personne, donc on doit recompter. On finit par tomber d'accord sur 34€ par personne, avec un petit bonus pour ceux qui ont explosé leur crédit.
08h23 - Arrivée à Belgrade.
08h29 - Arrivée à une frontière, on sait pas trop laquelle. On nous demande la liste des passagers. Évidemment, on ne l'a pas. Donc on la fait. Le douanier est pas content.
09h14 - On quitte la Serbie. Arrivée on sait pas trop où, certains disent Croatie, d'autres Hongrie. On attend d'avoir passé la douane de l'autre côté pour être fixé.
09h16 - Anne fait un direct.
09h24 - On nous fait descendre du bus et ouvrir les valises.
09h55 - On est remontés dans le bus. On arrive en... *suspens*... Hongrie.
11h59 - Pause-midi à Mcdo.
13h00 - Traversée du Danube.
13h14 - Arrivée à Budapest.
15h00 - Arrivée en Autriche.
18h28 - Pause pipi. Séance photo devant le bus. Les chauffeurs se foutent de notre gueule. Ils nous prennent visiblement pour des tarés.
18h40 - On s'engueule pour savoir où s'arrêter à Paris. Après maintes délibérations arbitrées par Anne, on se met d'accord sur Gare de Lyon.
19h46 - Arrivée en Allemagne.
19h51 - On se fait arrêter par la police allemande. On leur explique notre histoire. Ils sont pétés de rire. Contrôle des papiers. Il en manque un. Ils nous collent une taxe de 200€ sur la pollution, ou quelque chose comme ça. On pense à rappeler le consul. Les chauffeurs ont pas l'air d'avoir l'argent. Pour faire diversion, ils nous proposent d'aller aux chiottes, en russe.
20h17 - Les flics nous font un prix d'ami de 184€, soit 16€ de réduction. Les chauffeurs finissent par payer, et on repart.
21h08 - On se refait arrêter par la police. Cette fois, on est devant une station service, alors on en profite pour aller manger.
22h04 - On repart.

Jour 4
04h38 - Crise de nerfs de la part d'un passager. Il pense qu'on a changé de chauffeur pendant la nuit, et que ce chauffeur là ne nous emmène plus à Paris. Il s'en va insulter copieusement le chauffeur en anglais. Encore une fois, Anne est là pour rétablir la situation.
06h17 - Arrivée en France. Wouhou.
06h28 - Arrivée à Strasbourg. On se sépare d'une partie du groupe.
06h55 - Pause essence/petit-dèj'. On a trouvé une personne qui vit dans une caverne : en lui racontant notre périple, il était choqué d'apprendre qu'un volcan était entré en éruption en Islande et qu'un nuage de cendres bloquait les transports aériens.
07h14 - On repart.
09h13 - Anne fait son dernier direct sur l'incident de Hertz. On nous apprend que notre aventure est suivie de près par tous les auditeurs d'RMC et que près de 2.000 messages de soutien ont été envoyés à la station radio. C'est le début de la gloire.
11h45 - On décide de laisser un pourboire de 60€ aux chauffeurs, parce qu'on s'est quand même bien amusés.
12h35 - On est arrêtés par un bus polonais en feu qui menace d'exploser. On est même plus étonnés. On se dit que ça nous fait quand même chier d'attendre que le bus explose pour pouvoir passer, et que si en plus la police arrive, on sera pas arrivé avant le week-end. On se demande si il vaut mieux faire preuve de solidarité et les aider ou continuer le voyage. En fait on en avait tous raz le cul, donc on a forcé le passage.
13h14 - Dernière pause pipi. Anne se défoule en faisant sa gym dans un arbre.
13h57 - Arrivée à Paris, fin du périple, rencontre avec Mr. Bourdin, séance bisoux-kthxbye.

Voilà, vous savez tout. Un p'tit coucou-merci quand même aux autres passagers du bus, si ils lisent un jour ces lignes, ainsi qu'un gros coucou-merci à Anne, sans qui nous n'aurions pas été bien loin, et aux chauffeurs qui ont été très sympa, même si nous autres, pauvres français, n'avons pas compris grand chose (sauf "toualète"). J'insiste sur le fait que ce scénario surréaliste est pourtant on ne peut plus vrai. J'essayerais de vous trouver des passages des émissions radio sur le net, ça doit pouvoir se faire. Il paraît même qu'on aura droit à des articles dans des journaux comme Le Point, si vous en trouvez un qui parle des Arnaqués de Hertz ou autre, n'hésitez pas à scanner le tout et à poster en commentaire. Et avant de se quitter, rendez-moi un service : si vous voyez une agence Hertz, dites-leur bonjour et balancez-leur de la caillasse avant d'aller insulter les employés, ça me fera du bien =)

1 commentaire:

  1. => http://www.youtube.com/watch?v=mw6WGANXBmE <=

    Muahaha ! Vive la Pub =)

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